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30 avril 2011 6 30 /04 /avril /2011 11:03

Sorti discrètement dans quelques salles françaises le 6 avril 2011, Plastic Planet, du réalisateur autrichien Werner Boote, constitue un réquisitoire implacable contre le plastique.

 

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Ce documentaire écrit à la première personne nous raconte les pérégrinations du cinéaste à la découverte d'une planète colonisée par les plastiques, qu'on retrouve partout, dans nos maisons et nos assiettes, et même au milieu des océans, où, selon Werner Boote, l'on ramasserait six fois plus de plastique que de plancton. Or, ces produits synthétiques menacent la santé des animaux et des humains.

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Un réquisitoire de plus à la Michael Moore, où les industriels n'apparaissent que pour être traqués et ridiculisés ? Oui, mais pas seulement car, tout au long du film, Werner Boote entretient un dialogue posthume, souvent attachant, avec son grand-père, qui exerçait de hautes responsabilités dans l'industrie du plastique.

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Cliquez ici pour accéder au site officiel de Plastic Planet.

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On regrettera cependant que Plastic Planet mette (si l'on peut dire...) tous les plastiques dans le même sac, alors que l'impact environnemental et sanitaire du PVC n'est pas le même que, par exemple celui du PET.

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Dommage aussi que ce film datant de 2009 ne sorte en France que deux ans plus tard, et cela d'autant plus que de nombreuses études scientifiques sont sorties entre temps, notamment sur le bisphénol A.

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Ci-dessous, la bande annonce de Plastic Planet.

 


 

 

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Ce long-métrage s'accompagne d'un livre Plastic Planet, La face cachée des matières synthétiques, écrit par Werner Boote et Gerhard Pretting, journaliste scientifique, paru en septembre 2010 dans la collection Questions de société, aux éditions Actes Sud.

 

Cet article est aussi paru sur le site des JNE.

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12 décembre 2010 7 12 /12 /décembre /2010 15:38

Dans le film de Michel Leclerc Le Nom des Gens, sorti récemment dans les salles, le héros, Arthur Martin , chercheur à l'Office des épizooties, attribue à Lionel Jospin, dont il est un nostalgique, la paternité de l'inscription dans la Constitution du principe de précaution.

http://media.rtl.fr/online/image/2010/1123/7638417273_le-noms-des-gens.jpg

 

Or, il aurait suffi au cinéaste de faire une recherche sur Wikipédia pour apprendre que ce principe a pris valeur constitutionnelle en 2005 grâce au vote par le Parlement de la Charte de l'Environnement, alors que Jacques Chirac était Président, et Dominique de Villepin Premier ministre.

 

Et c'est en 1995 que ce principe de précaution est apparu pour la première fois dans la loi Barnier impulsée, comme son nom l'indique, par Michel Barnier, alors ministre de l'Environnement d'Edouard Balladur.

 

Bref, Lionel Jospin n'est pour rien dans cette affaire.

 

De plus, Le Nom des Gens ridiculise en permanence le principe de précaution, assimilé faussement à la volonté d'Arthur Martin (excellent Jacques Gamblin) de tuer tous les poulets se trouvant à proximité du moindre colvert contaminé par le virus de la grippe aviaire !

 

Pour le reste, ce film, bien qu'il aborde avec humour un thème peu fréquent au cinéma (nous sommes influencés par le nom que nous portons) et qu'il présente une hilarante méthode de "conversion" politique par le sexe (portée par une pétulante Sara Forestier), est plombé par les bons sentiments et la nostalgie d'une "gauche plurielle" dont chacun devrait reconnaître qu'elle n'a ni résolu les problèmes du pays ni inventé le principe de précaution...

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8 novembre 2010 1 08 /11 /novembre /2010 16:31

Severn, la voix de nos enfants, film de Jean-Paul Jaud, sort dans les salles le 10 novembre 2010. Un long-métrage riche en informations et en moments forts, mais qui part un peu dans tous les sens...

 

http://www.aboneobio.com/blog/images/JUILLET_2010/.Severn-la-voix-de-nos-enfants-affiche_m.jpg

 

Face à un film comme  Severn, la voix de nos enfants , le journaliste environnement est confronté au même dilemme que le critique de cinéma devant rendre compte de La Rafle. Faut-il, eu égard à la sincérité évidente de la démarche du cinéaste et à l'importance du sujet, célébrer gentiment le film et taire ses imperfections cinématographiques ? Ou, au contraire, doit-on dire franchement ce qu'on en pense, au péril d'être accusé, comme n'a pas hésité à le faire la réalisatrice de La Rafle avec certains critiques, de faire le jeu de ceux qui nient la réalité et la gravité du problème traité par le film ? 

 

La franchise étant pour moi une qualité importante, je me dois donc de dire que Severn, la voix de nos enfants souffre d'un grave problème de construction. En effet, son fil conducteur - le discours de Severn, alors âgée de 12 ans, à la Conférence de Rio en 1992 mis en parallèle avec sa vie de jeune maman et de militante écolo près de Vancouver 20 ans plus tard - ne suffit pas à "tenir" le film.

 

Jean-Paul Jaud ne cesse en effet de faire des digressions dont on ne saisit pas bien la logique. Certes, beaucoup de séquences sont passionnantes, comme l'interview de l'agriculteur Paul François, en lutte pour faire reconnaître son cancer comme une conséquence des pesticides, le retour dans le village où avait été tourné son précédent film (mieux construit...), Nos enfants nous accuseront, ou encore le reportage sur la riziculture bio au Japon. Où l'on apprend à la fin que le compost "bio" d'origine chinoise contient en fait des OGM...

 

En revanche, d'autres séquences sont de moindre intérêt, comme celles sur le projet abandonné de circuit de Formule 1 à Flins ou sur les centrales nucléaires françaises.

 

En fait, le film ressemble à un mix (on n'ose dire un OGM...) entre Home de Yann Arthus-Bertrand (pour les belles images superbement filmées, notamment de la nature canadienne), Solutions locales de Coline Serreau (pour la mise en avant d'expériences exemplaires) et Le Syndrome du Titanic de Nicolas Hulot (que l'on retrouve d'ailleurs dans Severn via un énième dialogue avec le toujours excellent Pierre Rabhi).

 

Bref, le riche contenu de Severn, la voix de nos enfants aurait constitué un excellent numéro d'une émission de télé du type de celles de Yann Arthus-Bertrand. Mais cela ne suffit pas pour faire un bon film...

 

Cliquez ici pour accéder au site de Severn.

 

La bande-annonce est ci-dessous

 


BA du documentaire «Severn, la voix de nos enfants»
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19 mars 2010 5 19 /03 /mars /2010 17:21


Sortis à une semaine d'intervalle dans les cinémas français, Shutter Island de Martin Scorcese et The Ghost Writer de Roman Polanski présentent quelques points communs saisissants.

 Ainsi, suivant l'exemple de Gainsbourg et son Gainsborough dans 69 année érotique de Serge Gainsbourg et Jane Birkin, les deux cinéastes ont pris le ferry-boat, dans lequel se situent des scènes-clés de leurs films. Plus frappant encore, ce moyen de transport emmène les héros de Shutter Island et The Ghost Writer sur des îles.

Aux antipodes de la nature idyllique que nous présentent trop souvent les Perrin, Hulot et autres Arthus-Bertrand, ces îles, balayées par le vent, la pluie et la tempête, nous montrent une nature menaçante mais majestueuse. Face aux forces déchaînées de la nature, les hommes et leurs complots (imaginaires ou réels, je n'en dis pas plus pour ne pas vendre la mèche à ceux qui n'ont pas encore vu ces films !) apparaissent le plus souvent comme des pantins dérisoires et gesticulants.

Après les tremblements de terre d'Haïti et du Chili, et la tempête qui a ravagé une partie de nos côtes, ces films (dont l'un, The Ghost Writer, est un modèle d'élégance et de sobriété dans le suspense, tandis que l'autre, Shutter Island, sombre dans la boursuflure et l'outrance malgré l'excellence du jeu de Leonardo di Caprio) ont ainsi le mérite de nous rappeler que, contrairement à ce que nous serine une certaine vulgate écologiste, la nature n'est pas forcément "bonne" (au sens de "bonne pour nous"). Ce qui, bien sûr, n'est pas une raison pour ne pas la protéger !

 Vos avis sur cette question (et sur les deux films) sont les bienvenus.


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12 janvier 2010 2 12 /01 /janvier /2010 13:05
http://www.cinema-francais.fr/images/affiches/affiches_r/affiches_rohmer_eric/l_arbre_le_maire_et_la_mediatheque.jpg

Alors que les hommages sont unanimes sur Eric Rohmer (voir par exemple ici sur le site d'Europe 1), ce blog tient à souligner que ce formidable cinéaste fut sans doute le premier, dans son film L'Arbre, le maire et le médiathèque, à évoquer les nouveaux conflits liés à l'écologie, notamment entre paysans et néoruraux, dans les campagnes françaises.


Ce film malicieux était sorti en 1993, peu après le succès de Génération Ecologie et des Verts aux élections régionales de 1992, qui avait fait entrer de nombreux élus écologistes dans les conseils régionaux. Il nous alertait entre autres sur le fait que, du fait de l'utilisation massive des pesticides, les campagnes sont souvent plus polluées que les centre-villes.

A ne pas manquer, le numéro de Libération de ce matin 12 janvier 2009, qui consacre 11 belles pages à Eric Rohmer.

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23 décembre 2009 3 23 /12 /décembre /2009 13:31

Ce blog se devait de saluer la sortie, au cinéma ce 23 décembre 2009 (et en DVD le 25 août 2010), des Chats persans.


http://www.premiere.fr/var/premiere/storage/images/cinema/sorties-dvd/fiche-dvd/les-chats-persans/33989870-2-fre-FR/Les-chats-persans_fichefilm_imagesfilm.jpg

 

Cet attachant film iranien de Bahman Ghobadi montre la façon dont le rock "indie" (indépendant) est une force de contestation contre le régime de Mahmoud Ahmadinejad (l'ami d'Hugo Chavez).

En cliquant ici, vous pourrez lire l'excellent article de Serge Kaganski paru dans les Inrocks, qui présente le film et raconte comment, en raison de sa sortie, le réalisateur et les deux principaux comédiens ont été forcés de quitter l'Iran.

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18 novembre 2009 3 18 /11 /novembre /2009 14:12

Et si le meilleur film "écolo" de 2009 n'était pas signé Yann Arthus-Bertrand ou Nicolas Hulot, mais... Jean-Pierre Jeunet ?


Le dernier film de Jean-Pierre Jeunet, Micmacs à tire-larigot, est en effet un hymne aux vertus du recyclage. Recyclage à la fois des objets et des hommes, avec des héros accidentés de la vie qui font de la récup' un mode de survie et de solidarité. Recyclage aussi de la langue française, dont les expressions savoureuses (comme celle qui donne son titre au film) sont au coeur de l'histoire. Recyclage enfin de nombreuses idées de cinéma, que je laisse aux cinéphiles le soin de trouver.

Comme l'expliquait Libération le 16 novembre dernier, Micmacs à tire-larigot est un ode non seulement à la "récup", mais aussi à la solidarité (lisez ici).

Une fois de plus, et malgré un scénario souvent un peu manichéen, Jean-Pierre Jeunet fait preuve d'une formidable inventivité visuelle.

Vous pouvez lire une interview de Jean-Pierre Jeunet, "éco-cinéaste", en cliquant ici.

Alors, est-ce ou non le film écolo de l'année ? Vos avis sont les bienvenus !
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1 juillet 2009 3 01 /07 /juillet /2009 19:41



La justice vient de rétablir le cinéaste Pierre Etaix dans ses droits sur ses films.


Ce blog avait relayé la pétition de soutien à Pierre Etaix, dépossédé des droits sur ses films par son ancienne société de production.


  
L'auteur de Yoyo va ainsi enfin pouvoir restaurer et diffuser ses films, invisibles depuis des années.

 

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14 avril 2009 2 14 /04 /avril /2009 23:32

Voici un appel à lire et faire circuler pour sauver les films du grand cinéaste Pierre Etaix.


Chers amis,
A quatre-vingts ans, Pierre Etaix, clown, dessinateur et cinéaste ne peut plus montrer ses films !!

Ses cinq longs métrages (dont quatre co-écrits avec Jean-Claude Carrière) sont aujourd'hui totalement invisibles, victimes d'un imbroglio juridique scandaleux qui prive les auteurs de leurs droits et interdit toute diffusion (même gratuite) de leurs films.

Alors, si comme moi, vous souhaitez comprendre les raisons de ce rapt culturel et signer la pétition pour la ressortie des films de Pierre Etaix, visitez ce lien:

http://sites.google.com/site/ petitionetaix/

N'hésitez pas à faire suivre ce mail à tous vos contacts et amis avant le 10 mai 2009, date de remise de la pétition à Madame Christine Albanel, Ministre de la Culture et de la Communication.

Par avance, merci de votre aide.


NB for English speaking friends: You can sign the petition for the re-release of Pierre Etaix'film HERE: http://www.ipetitions.com/petition/lesfilmsdetaix/index.html
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3 avril 2009 5 03 /04 /avril /2009 19:50


Le film Welcome de Philippe Lioret confirme le vieil adage selon lequel les bons sentiments font rarement du bon cinéma.

Certes, ce long-métrage a le grand mérite de sensibiliser le grand public au sort injuste réservé à des sans-papiers confrontés à une situation kafkaienne puis qu'ils ne peuvent ni quitter la France pour l'Angleterre, ni y rester.
Mais, malgré la bouleversante interprétation de Vincent Lindon, Welcome nous submerge sous un déluge de bons sentiments, avec des personnages secondaires caricaturaux. Plus grave, certains indices distillés au long du film (et plus encore les interviews du réalisateur) conduisent à un parallèle douteux entre le sort des juifs sous l'occupation et celui des sans-papiers dans la France de 2009.
Sur ce sujet, je vous renvoie à l'excellente interview du grand résistant Raymond Aubrac, parue dans le JDD.
Se démarquant à la fois de Philippe Lioret et du ministre Eric Besson (l'homme qui, lorsqu'il était au PS traitait Nicolas Sarkozy de "néo-conservateur américain à passeport français"), Raymond Aubrac affirme que la situation des sans-papiers est scandaleuse et mérite que l'on se batte pour eux, mais n'a rien à voir avec celle des juifs sous Vichy.

Et vous, que pensez-vous de ce film et de cette polémique ?
Vos avis sont comme toujours les bienvenus.

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