Avec la catastrophe de Fukushima, on aurait pu s’attendre à ce que Eva Joly enfonce le clou contre le nucléaire. Et cela d’autant plus que son principal concurrent présumé à la primaire écologiste, Nicolas Hulot, a longtemps été très prudent sur le sujet.
Un boulevard pouvait donc s’ouvrir pour Eva Joly. Peu après l’accident, elle a attaqué fort sur ITélé : « Aujourd’hui, on change de paradigme ». Mais depuis cette formule pompeuse, on ne l’a guère entendue sur le sujet. Certes, le nucléaire est évoqué dans chacune de ses intefrventions, mais se trouve noyé au milieu d'autres thèmes. Sur son blog, le billet le plus récent consacré au nucléaire (et le plus récent tout court…) date du… 18 mars. Comme réactivité à l’actualité, on peut faire mieux ! Dans un communiqué, Eva Joly appelle à une sortie du nucléaire en France « dans les 20 années à venir », alors que la ligne « officielle » des Verts évoque plutôt un délai de 25 à 30 ans. Méconnaissance du dossier ou tentative de rallier à sa candidature les écologistes les plus antinucléaires ? A chacun de juger…
On m’objectera qu’Eva Joly a eu au moins le mérite de ne pas situer, comme l’a fait Cécile Duflot, diplômée de géographie, le Japon dans l’hémisphère sud.
Reste qu’avec Fukushima, Eva Joly a raté une occasion en or de s’imposer comme « la » candidate écologiste.
A mon humble avis, la quasi-absence médiatique d’Eva Joly sur ce sujet crucial confirme que l’ancienne juge n’a décidément pas la « fibre » écologiste et ferait donc, malgré ses qualités par ailleurs, une piètre représentante de ce courant à l'élection présidentielle.
Cet article est d'abord paru sur le site du Sauvage.