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2 février 2008 6 02 /02 /février /2008 10:13

« Into the wild », « No country for old men » : outre qu'ils confirment, après le « Jesse James » d'Andrew Dominik, le retour des grands espaces de l'ouest dans le cinéma américain, ces deux nouveaux films ont en commun d'avoir comme héros des « tramps », c'est-à-dire des vagabonds. Une catégorie (a)sociale chère au coeur de Bruce Springsteen, comme en témoignent les paroles de « Born to run ».

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Le personnage central d'« Into the wild », Christopher McCandless (Emile Hirsch, une révélation), est un vagabond solitaire, qui se rebaptise justement Supertramp. Il choisit, à 24 ans, de tout plaquer pour un retour à la nature sauvage (the wilderness) en Alaska. Le film de Sean Penn est basé sur un roman à succès de Jon Krakauer, qui s'appuie lui-même sur l'histoire vraie de Christopher McCandless, survenue au début des années 90.
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S'il n'est pas un chef d'oeuvre du 7e art,
« Into the wild » s'avère passionnant. Ce (trop) long métrage (140 mn) a l'originalité de mêler trois thématiques typiquement nord-américaines : la nature sauvage, avec son culte qui peut mener au drame (comme le montre le dénouement); le road movie, avec ses rencontres qui placent le « héros » sur la voie de son destin ; la crise de jeunesse (« coming of age »), avec sa révolte légitime contre la société de consommation et sa tendance à fuir le monde réel.
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Incomparablement plus inventif (à la différence de Sean Penn, les frères Coen sont des réalisateurs majeurs),
« No country for old men » articule son intrigue à rebondissements sur une série de « tramps » qui, quant à eux, le sont de façon tout à fait involontaire ! Une galerie haute en couleurs : un plouc qui met la main sur un gros magot (Josh Brolin), le tueur fou qui le pourchasse (formidable composition de Javier Bardem), le chasseur de primes à ses trousses (Woody Harrelson), et le shérif désabusé qui tente de rattraper les autres (Tommy Lee Jones, comme toujours remarquable). Une course-poursuite racontée de main de maître, avec des paysages de l'ouest superbement filmés par un chef opérateur de grand talent, Roger Deakins.
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En résumé, deux films qui illustrent le double sens du mot wild (sauvage), qui s'applique à la fois à la nature et aux hommes. Leurs personnages sont, chacun à leur manière et comme les personnages d'« Easy Rider », born to be wild (nés pour être sauvages)... et born to run !

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