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23 octobre 2013 3 23 /10 /octobre /2013 11:36

L’eau sera-t-elle inscrite parmi les objectifs de développement durable (ODD) des Nations-Unies en 2015 ?

 

« C'est la grande question », a répondu Gérard Payen, conseiller pour l’Eau et l’Assainissement du Secrétaire Général des Nations Unies (UNSGAB) et Président d’Aquafed (Fédération Internationale des Opérateurs Privés de Services d’Eau), qui était l'un des invités d'un petit déjeuner organisé le 2 octobre 2013 par Richard Varrault pour l'Association des journalistes-écrivains pour la nature et l'écologie (JNE). Rappelons que le principe de ces objectifs, au champ plus large que les objectifs du Millénaire précédemment adoptés (dont Gérard Payen souligne « le rôle très important »), a été décidé lors du sommet Rio+20 en juin 2012. Pour Gérard Payen, la difficulté vient de ce que l'ONU est structurée en « thématiques », dont l'eau, sujet transversal, ne fait pas partie. Or, sachant que le nombre d'ODD sera a priori limité à 12 (mais il y en aura peut-être 15...), la compétition est forte pour figurer dans la sélection finale. A l'heure actuelle, quatre thèmes liés à l'eau se détachent dans les discussions en cours au sein de l'ONU :

  • l'accès à l'eau potable et l'assainissement ;

  • l'accès aux ressources ;

  • les pollutions de l'eau liées aux activités humaines (sujet non pris en compte par les Nations-Unies...) ;

  • la gestion des catastrophes liées à l'eau.

 

Ainsi que l'explique Gérard Payen dans son récent livre De l’eau pour tous ! Abandonner les idées reçues, affronter les réalités (éditions Armand Colin), le fait que le Sommet Rio+20 ait promu l'eau comme un « élement essentiel du développement durable » et comme « l'un des plus grands défis actuels, au même titre que l'énergie ou la sécurité alimentaire » a constitué une « nouvelle rassurante ». Il se félicite également de ce que l'accès à l'eau potable ait été consacré en 2010 comme un droit de l'homme par les Nations-Unies.

Pour autant, le contenu des ODD sera « un test de l'importance donnée à l'eau par les gouvernements et les opinions publiques ». « Va-t-il comporter des objectifs chiffrés sur chacun des grands objectifs : gestion des ressources, accès des populations et maîtrise des pollutions ? Les progrès pourront-ils être évalués régulièrement ? Ces objectifs mondiaux seront-ils la simple prolongation des programmes insuffisants actuels ou vont-ils être à la mesure des enjeux et des besoins ? »

Gérard Payen espère aussi qu'à la faveur des débats sur les ODD, l'ONU cessera de restreindre sa définition de l'« assainissement » de l'eau au seul accès (certes essentiel...) à des toilettes propres. Un enjeu capital et sous-estimé, car, à l'heure actuelle dans le monde, 80 % des eaux sont rejetées sans aucun traitement.

 

Le site de l'UNSGAB

http://www.unsgab.org/

 

 

Le site d'Aquafed

http://www.aquafed.org/

 

 

Des « guerres de l'eau », mais aussi des coopérations

 

Autre invité du petit déjeuner des JNE du 2 octobre, Alexandre Taithe, chargé de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique (think tank indépendant), a souligné que « la concurrence pour les aquifères » constitue « un facteur supplémentaire d'instabilité sociale et politique, interne et régionale ». Ce chercheur a présenté un tout récent rapport de sa fondation : « les aquifères transfrontaliers : caractérisation des tensions et coopérations ». Un bilan qui, outre les conflits, met l'accent sur quelques coopérations internationales réussies dans ce domaine, notamment dans les bassins du Mékong et de l'Indus.

 

Le site de la Fondation pour la recherche stratégique

http://www.frstrategie.org/

 

Cet article a été publié dans la lettre Options Futurs, que vous pouvez télécharger en cliquant ici.

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