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31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 15:02

Dans une interview-choc publiée en cette fin juillet 2011 par Bretons Magazine, résumée ici sur le site de 20 Minutes, Nicolas Hulot dresse un bilan au vitriol du fonctionnement des Verts. Au point que certains médias ont annoncé - un peu vite... - son départ imminent d'EELV (lire ici la mise au point de Jean-Paul Besset).

 

http://www.ed-wood.net/jacque65.jpg

 

Extrait 1 : « Les médias sont conditionnés par la façon traditionnelle de faire de la politique. Les électeurs aussi. Et plus que les électeurs, les militants. Ils aiment les formules, ils aiment les ennemis désignés. Prononcez cinq fois le mot Sarkozy dans un discours: vous provoquez des orgasmes...»

 

Extrait 2 : « De Jean-Vincent Placé à Dany Cohn-Bendit, en passant par Cécile Duflot et Noël Mamère, ils n’ont eu de cesse de me demander de les rejoindre. Mamère m’a dit que j’étais le seul candidat possible. Et pourtant, il fut le premier à m’envoyer des banderilles à partir du moment où je me suis présenté. À un moment, je ne sais pas quel diplôme de psychologie il faut avoir pour comprendre leur fonctionnement ».

 

Un diagnostic sans concession qui rejoint celui dressé au printemps par Dany Cohn-Bendit, cité sur le site du Monde : « on confond démocratie et contrôle bureaucratique permanent à l'intérieur d'Europe Ecologie". Or, "il faut mettre de l'air là-dedans, il faut ouvrir, s'ouvrir les esprits" car le "problème de fond" aujourd'hui c'est d'attirer les gens qui veulent "bien militer" mais "ne veulent plus donner leur vie au parti". Du fait d'un "système permanent de gesticulation" dans le parti, "les gens normaux repartent en disant 'non, non c'est pas pour moi'", selon lui.

 

Face à ce "déballage" de Nicolas Hulot, on est partagés entre deux sentiments.

 

D'un côté, on ne peut que saluer sa lucidité.

 

De l'autre, on est confondu par sa naïveté et son manque de méfiance à l'égard d'une structure dont le fonctionnement, si aberrant soit-il, a toujours eu le mérite de s'opérer dans la transparence.

 

Nicolas Hulot s'attendait-il vraiment à débarquer au pays des Bisounours ? Ignorait-il que toute l'histoire du Parti Vert est marquée par ces "coups bas" (comme par exemple lors de l'affaire Lipietz en 2002) qu'il dénonçait d'un air étonné lors du débat de Lille ?

 

Vous m'objecterez à juste titre qu'en matière de coups bas, les Verts ne sont pas pires que les autres partis politiques et, plus généralement, que tout groupe humain en proie à des conflits de pouvoir. Mais, justement, Nicolas Hulot, qui a fréquenté à la fois les "requins" de la finance et des médias, et les tribus des peuples "premiers", pas toujours aussi paisibles qu'une certaine vision néo-rousseauiste veut nous le faire croire, n'aurait-il pas dû savoir que l'homme (fût-il vert...) n'est trop souvent qu'un loup pour l'homme ?

 

En tout cas, la réaction de Dominique Voynet qui, retrouvant ses réflexes de cheftaine, enjoint Nicolas Hulot de "jouer collectif" (et silence dans les rangs !) montre que le "père" du Pacte écologique a appuyé là où ça fait mal...

 

Et, vous, qu'en pensez-vous ? Nicolas Hulot est-il un mauvais perdant ? Doit-il rester chez les EELV ? Vos avis sont attendus !

 

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