24 août 2007
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Sans arriver à la cheville de Persépolis, superbe dénonciation de l'intégrisme, et de Ratatouille (sur ce dernier, voir l'excellente analyse de Thierry Saurat sur son blog), les deux meilleurs films d'animation (et à mon avis les meilleurs tout court !) de l'été, le long-métrage des Simpsons vous fera passer un bon moment de détente. Mais, au-delà de l'humour décapant, ce film illustre parfaitement le (triste) destin de l'écologie dans nos sociétés. Au début de l'histoire, la petite Lisa (seul élément sensé de la famille Simpson) tente en vain de sensibiliser les habitants de Springfield à la pollution du lac. Tout le monde lui ferme la porte au nez.
Puis, à la faveur de rebondissements que je vous épargnerai, l'affaire est projetée à l'avant-scène de l'actualité. On voit alors un industriel retors fourguer au président écolo Schwarzenhegger (l'histoire se passe dans le futur !) un projet fou censé résoudre le problème, mais au prix d'atteintes aux libertés publiques et d'une fuite en avant technologique. Parallèlement, la population de Springfield, avec l'ardeur des convertis récents, assiège, torches au bras, la maison des Simpsons dans le but de lyncher le malheureux Homer, coupable d'avoir pollué le lac avec du lisier du porc. Récupération par les industriels et indignation morale pouvant virer au fanatisme : deux dérives de l'écologie que ce film cerne parfaitement. Bien sûr, il s'agit de dénoncer des excès, et non pas les entreprises et les opinions publiques dans leur ensemble qui, à l'évidence, ont un rôle majeur à jouer dans la résolution de la crise écologique.
Je vous rassure, tout se termine bien, grâce à Homer. Ce qui montre qu'un parfait idiot peut sauver, sinon le monde, du moins la bonne ville de Springfield !
Greasy lake : cité dans la chanson Spirit in the night, le "lac graisseux" a donné son nom à l'un des meilleurs sites non officiels consacrés à Bruce Springsteen.